Si le corps, l'esprit et l’environnement sont toujours « déjà là », fondamentalement unifiés et processuels, l'esprit sait faire « sien » ce corps qui le génère, et autre « ce qui n’est pas ce corps ». De–dans ce corps qui est, sans être a priori celui de qui que ce soit, un schéma corporel - c'est-à-dire un volume tridimensionnel cénesthésique et kinesthésique - est généré par des cartes neuronales dédiées. Toute interface mentale sert d’abord le corps qui l’a générée. Et elle est poreuse (à la fois à la fois ouverte–illimitée et close–limitée) et « révélante » : elle ex–iste tout être sensible, le jette comme dans le monde, mais en l’y articulant (puisqu’elle permet l’interaction du corps au corps, et du corps à l’environnement) et… ne révèle pourtant, a priori, rien d’autre que ce qu’elle révèle dans l’instant : « un espace de travail », comme le dit Jean-Pierre Changeux, toujours dynamique, changeant, processuel, grâce auquel tout être sensible s’empresse de connaître e...