Méditations sur la méditation


Être présent à l’esprit, être l’esprit, laisser l’esprit être.

L’esprit est connaître. Connaître, c’est être l’esprit. Or, de lui-même, l’esprit est. Car, bien avant que nous connaissions, que nous reconnaissions ce corps comme nôtre et autre que tout autre, ce corps, déjà, connaissait et connaît encore, selon ses propres modalités.

Le corps, originellement obscur, est source de sa propre lumière: de lui-même en lui-même, il génère son propre esprit.

L’esprit du corps est naturellement vigilant, vaste, ouvert, calme et efficace, ainsi bien rodé par des milliers d’années d’évolution.

Bien assis, peut-être s’agit-il simplement d’être infiniment paresseux : de tout déposer et de nous reposer, de ne plus nous efforcer à quoi que ce soit, de ne rien élaborer, de ne rien créer, de ne plus nous préoccuper, de ne plus nous occuper à quoi que ce soit, de ne rien faire.

De laisser être… tout en veillant… à demeurer parfaitement paresseux!

Le corps n’a nul besoin de notre attention pour faire ce qu’il fait, tout naturellement. Le corps est de lui-même étant, présent, vigilant. Alors, déposer notre esprit dans le corps respirant : lui faire confiance. Car n’est-ce pas en lui qu’à chaque nuit notre esprit retourne, confiant qu’au matin il nous ressuscitera ? Le corps a sa propre volonté… de vivre, de perdurer: abandonnons-lui la nôtre en toute confiance.

Car la base de notre esprit de tête – et de cœur – est l’esprit du corps. La base de l’esprit du corps est le corps. La base du corps est l’univers. Fondamentalement, l’univers et ce corps–esprit sont une seule étoffe. Seul notre esprit de tête les sépare.

Alors, simplement veiller et laisser le corps respirer à sa guise, à son aise. Laisser l’écoute écouter. Laisser la vue voir. Laisser le corps ressentir. Laisser notre esprit de tête se déposer tout doucement dans l’esprit du corps. Laisser le corps être de lui-même vigilant. Laisser le corps veiller.

«Penser du fond de la non–pensée…», disait Maître Dôgen.

– Mais qu’y a-t-il à penser du fond de la non–pensée ?!
– Laisser penser. Et si rien n’est pensé, c’est très bien aussi.

A+

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