Philosophie / Dieu étant mort et les étoiles hors de portée...


Photo : la galaxie M31

L’univers, cette rivière tumultueuse et sans limite en laquelle nos esprits ne sont que remous infinitésimaux, est fondamentalement inconscient, asignifiant, inintentionnel. L’univers est ce qu’il (se) fait. Et, peut-être pour toujours, les Hommes y demeureront-ils sans interlocuteur, condamnés au monologue. Seuls. L’univers est vaste et « froid », aveugle et sourd à nos misères et nos joies, à nos complaintes et nos louanges.

Dieu étant mort et les étoiles hors de portée, nous travaillons, nous nous divertissons et tentons, autant que faire se peut, d’éviter les emmerdements. Du moins, individuellement. Car, tous ensemble, et à plus de 6,6 milliards d’habitants, ce n’est évidemment pas le party pour tous !

Avec Emmanuel Kant, les vérités métaphysiques ont donc fait place aux vérités pragmatiques, qu’elles soient idéologiques, historiques, technoscientifiques, politiques, administratives, économiques, juridiques, morales, éthiques ou… tout bonnement domestiques. Et, depuis l'aube de l'humanité, diverses activités de détente et de divertissement plus ou moins bien organisées sont socialement prescrites ou proscrites.

Résumons les choses simplement : les Hommes de notre temps travaillent (ou le devraient) et se divertissent (ou le devraient). Ils devraient consommer, produire, se reproduire et rigoler. Et si l’agréable se joint à l’utile, c’est encore mieux.

Un coup d’œil sur Google Earth et sur notre compte bancaire en ligne révèle que notre vie d’adulte consiste, pour une bonne part d’entre nous, à nidifier dans des cubes bien alignés et empilés, et à travailler (encore bien souvent dans des cubes bien alignés et empilés) pour payer le nid et l’éducation de nos oisillons. Alors, faute d’une vie exaltante, il faut bien se divertir de temps à autre, c’est-à-dire « faire diversion » à l’ennui… selon nos moyens pécuniaires et « le temps libre » grappillé entre nos diverses obligations familiales et contractuelles.

L’Autre-Monde s’étant volatilisé et notre mort demeurant sans échappatoire possible, le cours de notre vie, irrémédiablement humaine, en est d’autant mieux balisé. Sans nulle alternative à notre finitude, sans autre Terre où mettre les pieds (ou quelque Ciel où loger notre âme), il nous faut « faire avec ce qui est », chacun et tous ensemble. C’est-à-dire faire de cette seule Terre un lieu de séjour qui nous soit le plus agréable possible ou, à tout le moins, le moins désagréable possible.

Ce qui n’est pas un mince défi, j’en conviens, mais il mérite d’être relevé.

A+

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