Philosophie et sciences / NOMFET : software, hardware et mediumware


Le 6 février 2008, je faisais part des réflexions suivantes à mon journal personnel...
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Tout comme il n’y a pas de software sans hardware, il n’y a pas d’esprit sans corps. Un corps humain en sommeil profond, c’est à peu près comme un ordinateur « en mode veille ». Et un mort, c’est comme un ordinateur sans bloc d’alimentation.
Mais la comparaison corps–esprit versus hardware–software est pour le moins boiteuse. Dans le cas de tout être sensible, il nous faudrait peut-être parler de mediumware, c'est-à-dire d’une symbiose des plus étroites entre soft et hard – une symbiose qui résulte de la mise au point d’un tout autre hardware au fil de l’évolution des espèces et de leurs biotopes. Ce qui nous fait évidemment passer par delà tout rapport de similitude à nos ordinateurs actuels, et nous incite à penser tout autrement ceux – tout autres – que nous pourrions inventer. Et qui ne pourront l’être que si nous connaissons mieux et pensons bien le « comment » de la «sensibilité»… ou de «sensibilités» similaires à celles des organismes neuronaux.
Par «sensibilité», j'entends sensorialité, autodiagnostic et autopoïèse. Ce qui suppose la capacité d'évaluer des états et des événements internes et externes et de poser des actes en fonction de missions à accomplir dans un certain environnement.
Et cette « sensibilité similaire » – que je nomme SenSim – ne sera générée que si un nouveau matériau (mediumware) est conceptualisé et réalisé en regard de cet objectif.
* * *
Or, le 23 janvier 2010, un article paraissait sur Techno-Science.net : «NOMFET: un transistor organique ouvre la voie à de nouvelles générations de calculateurs neuro-inspirés». Il reprend sans doute une publication intitulée "An Organic Nanoparticle Transistor Behaving as a Biological Spiking Synapse". À lire le premier article, on se rend rapidement compte que l'on est encore bien loin de voir des «transistors organiques» se multiplier, se ramifier, s'interconnecter comme le font nos neurones. On est encore bien loin de la surprenante densité, efficacité, adaptabilité et plasticité du réseau neuronal d'une fourmi, d'une araignée ou d'un escargot...
Mais NOMFET est un pas dans la bonne direction : obtenir un mediumware et, dès lors, une SenSim qui aient toutes les capacités d'un réseau, puis d'un système neuronal.
Bonne lecture et A+
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