Economie et environnement / Thon rouge et morue : extinction ?



Morue dans le Saint-Laurent, mais pour combien de temps ?

Je vous livre ici quelques extraits de cet article publié le 22 septembre par AFP...

BRUXELLES — Le principe d'une interdiction mondiale du commerce du thon rouge, qui en aurait suspendu de facto la pêche, n'a pas trouvé lundi une majorité requise parmi les pays européens, a regretté la Commission européenne à l'origine de la proposition.

Les ministres européens de l'Environnement pourraient parvenir à une position commune d'ici la fin de l'année. La décision finale doit être prise à une réunion de la CITES prévue en mars 2010.

L'organisation écologiste Greenpeace a appelé les gouvernements européens à "écouter les scientifiques".

"L'attitude bornée des gouvernements méditerranéens risque de conduire à l'extinction du thon rouge et de laisser les pêcheurs les mains vides en quelques années à peine (...)" a commenté Saskia Richartz, responsable européen pour les Océans chez Greenpeace.

Source : AFP
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hD8FBe0DD0kpbVmwH51l7f92D7DA

Et pourtant, il y a plus de cinq ans, le 28 janvier 2003, on pouvait lire ceci sur Internet...

En 50 ans, le volume total des prises a été multiplié par 5. Chaque année, 86 millions de tonnes de poissons sont déchargées dans les ports, et les mers s’épuisent. 
Selon le WWF, 70% des espèces les plus consommées sur la planète seraient pêchées au maximum de leurs capacités ou seraient déjà menacées dans leur survie. Ce phénomène porte un nom: la surpêche. 
En 30 ans, la sophistication des techniques de pêche, ajoutée aux modifications climatiques de la planète, ont fait chuter les ressources de la mer. Le constat est sans appel: aujourd’hui, on considère que plus du tiers des espèces qui nagent dans les eaux du globe seraient menacées d’extinction. (...)



Carl Gustaf Lundin est suédois, biologiste et responsable du programme pour le milieu marin auprès de l’Union mondiale pour la nature. (...)


Il nous a livré ses impressions devant un étal de poissons d'une grande surface: "D’une façon générale, ce magasin paraît être responsable, mais j’aperçois quelques espèces qui sont actuellement sur pêchées. Nous avons un espadon, par exemple, qui est actuellement très pêché un peu partout dans le monde et dont les stocks déclinent fortement. Dans certaines parties du monde, on a vu plus de 80% du stock disparaître. Ces poissons pourraient facilement être 2 ou 3 fois plus grands que ceux que l'on voit sur les étals, ce qui indique qu’ils ont été pêchés trop petits. Ils devraient être pêchés quand ils sont plus âgés afin qu’ils aient le temps de se reproduire."



Après la disparition des plus gros poissons, la capture systématique de spécimens trop jeunes est la dernière étape de la surpêche. Le fait que, dans les filets, les poissons soient toujours plus petits est le signe le plus sûr de l’extinction d’une espèce. C’est ce qui est arrivé notamment au poisson de mer le plus consommé de la planète: la morue.

Carl Gustaf Lundin nous explique: "Je pense qu’il est juste de dire que plusieurs populations de morues ont été fortement surpêchées. Par exemple, au Canada ou au Groenland, on est descendu à 5% de ce que les stocks étaient autrefois."



En 1935, des centaines de bateaux européens traversaient chaque année l’Atlantique pour pêcher la morue au large de Terre Neuve. Les campagnes de pêche duraient plusieurs mois. Les techniques utilisées étaient simples et efficaces: des lignes munies d’hameçons suffisaient à ramener, en quelques semaines, de quoi remplir les cales du bateau. Mais, elles révèlent la fin d'une époque. Ce mode de pêche, qui était demeuré inchangé durant quatre siècles, allait brusquement être remplacé par des bateaux équipés de chaluts et de sonars pour repérer les bancs de morues. Le pillage allait commencer.

Entre 1950 et 1960, les prises de morues ont été multipliées par quatre avant de chuter brusquement.

Dès 1970, il a fallu se rendre à l’évidence, une des côtes les plus poissonneuses du globe avait été vidée de ses habitants. 

En 92, face au désastre, le gouvernement canadien a prononcé un moratoire sur la pêche à la morue. Conséquences: 25 000 emplois supprimés.

Mais, dix ans plus tard, les eaux de Terre Neuve restent désespérément vides, comme si un point de non-retour avait été atteint.

Pourtant, le pillage n’a pas cessé. Les flottes de pêche se sont dirigées sur d’autres parties du globe, notamment la Mer du Nord.

En décembre dernier, certains pays européens ont proposé une réduction drastique des quotas de pêche, mais, d’autres pays, dont la France et l’Espagne, s’y sont opposés. Résultat des négociations: la pêche sera réduite, mais elle ne cessera pas, du moins tant qu’il restera des poissons vivants.

Carl Gustaf Lundin nous a fait part de ses sentiments face aux conséquences de la surpêche: "Je pense que l'on risque les mêmes effets négatifs dans tous les stocks autour de la planète. Les technologies de pêche sont devenues nettement plus sophistiquées. En fait, on est devenus nettement meilleurs pour attraper les derniers poissons. Même en étant optimiste, seules 30 ou 40% des espèces seront recherchées, donc on va assister à une diminution des stocks de morues un peu partout, et c’est vraiment un problème sérieux."

Source :
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=600001&sid=1595950

Et un bon exposé sur la surpêche dans Wikipédia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Surpêche

A+

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