SOCIÉTÉ / Année fiscale et temps vital
Bonjour à tous et toutes !
Hier après-midi, j'ai enfin pu remettre mes derniers papiers à ma comptable. Un mois avant l'échéance fatidique du 30 avril, se clôt ainsi, en ce qui me concerne, l'année fiscale 2008.
À bien y penser, l'année fiscale est une forme passablement récente que prend le temps dans nos vies d'Homo sapiens, une forme... économique associée à cette form...alité contraignante qu'est celle de (faire) remplir tous ces foutus form...ulaires !
Mircea Éliade, un anthropologue, nous rappelle pourtant que le temps fut - et est encore - compris et organisé de diverses manières par diverses sociétés. Comment les sociétés conçoivent-elles et organisent-elles "le Temps" ? Ou... comment leur environnement - au sens de niche anthropo-écologique - organise-il "leurs temps" ? Les marchés boursiers asiatiques sont en sommeil, alors que ceux d'Europe sont en pleine frénésie. Ceux des Amériques s'éveillent à peine... Le Soleil rythme toujours notre temps économique, désormais planétaire et "ordiné".
Mais le calendrier lunaire, le temps lunaire, est passé aux oubliettes depuis belle lurette ! Aurions-nous ainsi "perdu un temps précieux" ? Qui regarde encore la lune ? Qui sait donc encore que lorsqu'elle fait un "D", elle est Croissante, un "C", qu'elle est Décroissante ? Et, dans toutes ces mégapoles, de plus en plus nombreuses à chaque année, qui donc peut encore voir la Voie lactée tournoyer autour de l'étoile polaire ? Et qui sait donc encore repérer l'étoile polaire ?
Au travail, si nous regardons nos montres numériques, l'heure affichée sur nos écrans, sur nos iCal et autres agendas électroniques, chacun de nous "éprouve" cependant un tout autre temps : un temps dit "subjectif", lié à nos humeurs, à nos urgences et à nos pauses. Un temps subjectif, un temps "vital", dont "les valeurs humorales" varient selon les tranches minutées de notre agenda de travail. Et, revenant chez nous, d'autres agendas prennent immanquablement la relève...
Le 30 avril nous rappelle ainsi "une échéance", une contrainte liée à ce tempo économique duquel, veut-veut-pas, nous participons tous. Nous participons tous de ce que Lewis Mumford nommait... "la Mégamachine".
A+
POUR PUBLIER UN COMMENTAIRE, cliquez tout juste ci-bas sur «commentaires». Une boîte blanche apparaîtra au-dessus de laquelle vous pourrez lire quelques instructions fort simples.
Hier après-midi, j'ai enfin pu remettre mes derniers papiers à ma comptable. Un mois avant l'échéance fatidique du 30 avril, se clôt ainsi, en ce qui me concerne, l'année fiscale 2008.
À bien y penser, l'année fiscale est une forme passablement récente que prend le temps dans nos vies d'Homo sapiens, une forme... économique associée à cette form...alité contraignante qu'est celle de (faire) remplir tous ces foutus form...ulaires !
Mircea Éliade, un anthropologue, nous rappelle pourtant que le temps fut - et est encore - compris et organisé de diverses manières par diverses sociétés. Comment les sociétés conçoivent-elles et organisent-elles "le Temps" ? Ou... comment leur environnement - au sens de niche anthropo-écologique - organise-il "leurs temps" ? Les marchés boursiers asiatiques sont en sommeil, alors que ceux d'Europe sont en pleine frénésie. Ceux des Amériques s'éveillent à peine... Le Soleil rythme toujours notre temps économique, désormais planétaire et "ordiné".
Mais le calendrier lunaire, le temps lunaire, est passé aux oubliettes depuis belle lurette ! Aurions-nous ainsi "perdu un temps précieux" ? Qui regarde encore la lune ? Qui sait donc encore que lorsqu'elle fait un "D", elle est Croissante, un "C", qu'elle est Décroissante ? Et, dans toutes ces mégapoles, de plus en plus nombreuses à chaque année, qui donc peut encore voir la Voie lactée tournoyer autour de l'étoile polaire ? Et qui sait donc encore repérer l'étoile polaire ?
Au travail, si nous regardons nos montres numériques, l'heure affichée sur nos écrans, sur nos iCal et autres agendas électroniques, chacun de nous "éprouve" cependant un tout autre temps : un temps dit "subjectif", lié à nos humeurs, à nos urgences et à nos pauses. Un temps subjectif, un temps "vital", dont "les valeurs humorales" varient selon les tranches minutées de notre agenda de travail. Et, revenant chez nous, d'autres agendas prennent immanquablement la relève...
Le 30 avril nous rappelle ainsi "une échéance", une contrainte liée à ce tempo économique duquel, veut-veut-pas, nous participons tous. Nous participons tous de ce que Lewis Mumford nommait... "la Mégamachine".
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