Économie et énergie / Gazoduc de 7 000 km : du Turkménistan à La Chine

Grâce à ses liquidités gigantesques, La République populaire de Chine allonge donc une paille de 7 000 km pour étancher sa soif d'énergies fossiles. Ce qui en laissera d'autant moins à la Russie et à l'Europe. Et elles en sont un peu déçues...


«Le tuyau serpente en Asie centrale sur 1.800 km - passant à travers le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan - avant de parvenir en Chine où il s'étend encore sur plus de 5.000 km.

Il doit permettre de fournir à la société pétrolière d'Etat chinoise China National Petroleum Corp (CNPC) jusqu'à 40 milliards de mètres cubes de gaz par an d'ici 2012-2013, lorsqu'il aura atteint sa pleine capacité.

La mise en service de ce gazoduc sonne comme une victoire pour Pékin, qui tente depuis des années d'avancer ses pions dans cette région qui regorge d'hydrocarbures et est traditionnellement dominée par la Russie.»

«Le Turkménistan, une ex-république soviétique encore très repliée sur elle-même, possèderait parmi les plus importantes réserves de gaz dans le monde.

La Russie disposait jusqu'à présent d'un quasi-monopole sur les exportations de gaz turkmène, qui se font à travers son réseau de gazoducs datant de l'époque de l'URSS.

Mais Achkhabad veut diversifier ses itinéraires d'exportation, alors que ses relations avec Moscou ne sont pas toujours au beau fixe. En avril, une explosion sur un gazoduc reliant le Turkménistan à la Russie a ainsi provoqué de vives tensions entre les deux pays.

L'Union européenne a cherché à exploiter ce différend pour renforcer sa coopération avec le Turkménistan, et réduire sa dépendance vis-à-vis des livraisons de gaz naturel russe, non sans difficulté.

La Chine a quant à elle réussi à étendre ses rêts grâce à ses immenses réserves de liquidités, en accordant des prêts et proposant des projets d'infrastructures pour courtiser les leaders de la région.

Cette année, Pékin a dépensé de faramineuses sommes d'argent en Asie centrale, incluant un crédit de 10 milliards de dollars (6,78 milliards d'euros) au Kazakhstan et un prêt de 4 milliards de dollars (2,71 milliards d'euros) à Achkhabad pour pouvoir à terme obtenir une licence sur le gigantesque gisement gazier de Iolotan-Sud.

"La Chine progresse partout, dans le secteur du pétrole, du gaz et même du charbon", a déclaré récemment à l'AFP Richard Jones, directeur adjoint de l'Agence internationale pour l'Energie (AIE), en marge d'une conférence sur l'énergie à Achkhabad.

"Actuellement les Chinois (...) font les choses plus vite que l'Europe, qui n'est pas un pays, mais un consortium de 30 pays", a-t-il poursuivi. Avec les Chinois, les Turkmènes "obtiennent les technologies, les fonds, etc. d'un seul coup", relève un diplomate occidental sous couvert de l'anonymat.»

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