Économie et politique / L'industrie papetière et forestière québécoise subventionnée : le maintien des habitants en région éloignée



Je suis bien conscient que je vais étonner et peut-être même choquer plus d'un de mes lecteurs, plus d'une de mes lectrices par les propos suivants, des propos qui contrastent fortement avec mon style platement informatif habituel ou mes propos parfois... «hautement spéculatifs». Comprenez-moi bien : je ne fais ici aucune proposition ferme, je ne fais que questionner sur un ton, je l'avoue, quelque peu sarcastique et provocateur. Et mes questions s'adressent plus particulièrement aux économistes québécois. Bon... je doute fort qu'ils y répondent, mais sait-on jamais?!   ;-)  Ceci étant dit...

En ce qui a trait aux industries papetière et forestière québécoises et à leur main-d'oeuvre, osons donc quelques questions élémentaires et radicales telles que :

1. Est-ce rentable de produire du papier et des 2 x 4 ici, au Québec?

Car ça doit bien faire plus de 20 ans que les industries papetière et forestière braillent pour obtenir des subventions et des prêts garantis par nos gouvernements, que les travailleurs de ces régions descendent dans la rue pour sauver leurs emplois, que l'on entend que «le ministère va intervenir», que «le secteur de la forêt se réorganise», et que nous allons de commission en rapport tabletté... Si ce n'est pas rentable, pourquoi ne pas «fermer boutique» et acheter bois et papier ailleurs?! Il nous en coûterait moins cher, non?

2. Pourquoi ce vaste complexe industriel qui relève du privé, du système d'actionnariat et qui, de toute évidence, n'est pas rentable, n'est pas concurrentiel, devrait-il être subventionné à répétition à coups de centaines de millions par nos taxes et impôts, qu'ils viennent d'Ottawa ou de Québec?

3. Combien nous en coûte-t-il pour maintenir les travailleurs et citoyens en «ces régions éloignées»? Quels sont les chiffres à cet égard? Ces régions sont-elles «rentables» ou «déficitaires»?

4. Si elles sont déficitaires, ne devrions-nous pas «jeter la serviette» et investir les toutes dernières subventions dans la relocalisation des habitants de ces régions?

6. Par ailleurs, qu'en est-il en Suède, en Norvège, ces pays qui ont, eux aussi, une forêt boréale? Comment les industries forestière et papetière y sont-elles organisées? Gèrent-elles leurs forêts avec profits et sans subventions? Aurions-nous quelque chose à apprendre de leurs modes de gestion? Si nous invitions les Suédois et les Norvégiens chez nous, quel regard poseraient-ils sur nos façons de faire et quelles recommandations nous feraient-ils?

Vous aurez sans doute compris que les questions s'enchaînent ici insidieusement vers une question-suggestion centrale : «la relocalisation des habitants de ces régions» «déficitaires»... Mais le sont-elles?

Et même si c'était le cas, il y a évidemment d'autres manières d'«habiter la forêt» que d'y dépendre de la seule rentabilité (ou de la rentabilité subventionnée) des compagnies forestières ! Et c'est sans nul doute aux habitants concernés d'explorer d'autres avenues et de les faire valoir aux autres citoyens de la Province.

Toujours est-il que les jeunes quittent toujours ces régions pour «aller travailler en ville» : les régions se vident, semble-t-il inexorablement.

N.B. Un bon article sur les débroussailleurs, ces travailleurs forestiers temporaires, non syndiqués et mal payés : Les travailleurs forestiers de la forêt - L'enfer en plein air. Alors, la forêt, c'est payant pour qui ?

A+

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