Energie et environnement / «Médecine antinucléaire» à Sept-Îles : quelques faits et réflexions


En date du 7 décembre, le prix spot de l'uranium était d'environ 45 $US la livre (454 grammes).

En regard de la menace de démission de 23 médecins à Sept-Îles, il faut nous demander si l'exploration, l'exploitation, la transformation, le transport, l'opération d'une centrale nucléaire, le recyclage du combustible, l'entreposage des déchets sont «une bonne affaire», tant pour les habitants du Québec que pour la biosphère.

Car, en supposant que l'exploration soit reconnue comme sans danger, que l'exploitation soit faite selon des normes rigoureuses de sécurité, etc., le problème du stockage sécuritaire à très long terme constitue toujours une problématique non résolue. Quand bien même nous nous contenterions (?) d'explorer et de sortir ce minerai de nos sols, de le raffiner et d'en faire de jolis petits paquets judicieusement enrobés et de les expédier «ailleurs», nous n'en demeurerions pas moins complices d'un tas d'emmerdements futurs.

Quant à moi, je préférerais que l'uranium (et les dérivés de sa chaîne d'exploitation et ses inévitables «dommages collatéraux») restent sous terre ad vitam eternam. De toute manière, le nucléaire n'en a,  tout au plus, que pour 100 ans. Et ce ne sont pas les quelques tonnes d'uranium Made in Quebec qui prolongeront vraisemblablement cette échéance... Il vaudrait donc mieux axer nos efforts sur le développement des énergies renouvelables et sur la transformation conséquente de nos infrastructures et de notre mode de vie.

Sur le site du Forum socialiste européen, on peut lire les extraits suivants :

«La production mondiale d'uranium (42.000 tonnes) est insuffisante depuis une vingtaine d'années. L'utilisation de sources secondaires d'uranium (25.000 tonnes), provenant de stocks civils et militaires, permet de combler la différence avec la consommation des centrales nucléaires (67.000 tonnes). Ces stocks seront épuisés en 2015 et la production minière ne pourra augmenter de façon suffisante en huit ans pour correspondre à la demande de consommation.

La production d'uranium est estimée de façon fiable une dizaine d'années à l'avance. Les projets d'exploitation de nouveaux gisements sont connus et il faut dix ans au moins pour mettre une mine en exploitation, en dehors des problèmes techniques imprévus.

Avec cette pénurie d'uranium dès 2015 et une production mondiale d'uranium en déclin à partir de 2025, le prix de l'uranium ne pourra qu'augmenter de façon considérable. Un prix supérieur à 200$/lb dans les prochaines années est non seulement réaliste mais sans doute sous-estimé en regard de la réalité des prix sur la période 2010-2020 et au delà.

Le coût de production de l'électricité nucléaire sera tellement élevé que ce moyen de produire l'électricité n'aura plus aucune justification économique.

Sans parler du coût de l'électricité obtenue à partir des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) qu'il convient d'éliminer, l'électricité provenant des énergies renouvelables (éolienne, solaire, marine et autres) aura un coût de production inférieur à celui du nucléaire. C'est déjà le cas pour l'éolien sur de nombreux sites, ce sera vrai pour le solaire au sud de l'Europe dans quelques années.»

Bonne lecture et A+

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