Économie et énergie / Quelles sont vraiment les réserves mondiales économiquement exploitables de lithium ?


Bonne question, en regard de l'un de mes articles précédents faisant mention d'une bien faible abondance des réserves de lithium : «Du lithium pour 15 ans si l'on en garnit les piles de tous les véhicules actuels, ça, ça me donne tout un coup !»

Cette info, qui demeurait à vérifier, m'avait été soumise par Alex : «Lorsque tu abordes la question des voitures à piles (j'adore cette question !), tu loupes un aspect important, trop souvent oublié : les piles sont à base de lithium. Or le lithium est un matériau existant en quantité finie (comme toute bonne chose d'ailleurs). Si l'on convertissait l'ensemble des véhicules existants en véhicules électriques, il y aurait suffisamment de lithium pour produire des piles pendant.... 15 ans.»

Je vous présente donc ici un copier-coller de divers extraits d'articles publiés sur Internet et ordonnés par ordre de publication. Vous pourrez ainsi vous faire une meilleure idée sur cette question... qui, me semble-t-il, demeure ouverte.

Mais tout d'abord, veuillez bien consulter cet article daté du...

15 décembre 2009 sur Wikipédia...

(Ici, l'article presque complet de Jean-Pierre Blanc. Sans doute le plus articulé, mais il date de plus d'un an.)

«Si le lithium, ce métal mou ultra-léger, doit être le pétrole de demain, la Bolivie sera son Arabie saoudite. Les estimations sur les réserves et les productions probables dans les 5 ans varient de un à dix, mais toutes sont d’accord : c’est dans le lac salé fossile du Salar de Uyuni, dans les Andes boliviennes, vestige d’un lac d’eau de mer asséché et plus vaste désert de sel au monde, que se trouvent les plus grosses quantités de lithium - 40 à 50 % des réserves mondiales.

Si l’on y ajoute deux autres lacs fossiles salés, le Salar de Atacama au Chili et le Salar del Hombre Muerto en Argentine, on réunit 70 % des réserves. On trouve aussi du lithium au Tibet et en Australie.

Les prévisions sont étonnamment divergentes : en 2006, le gouvernement américain évaluait les réserves mondiales à 11 millions de tonnes, et le spécialiste R.Keith Evans, sur son blog Lithium Abundance, avance un chiffre de 28,4 millions de tonnes dont 14 millions exploitables.

De quoi suffire largement à alimenter pendant des dizaines, voire des centaines d’années les batteries de millions de voitures électriques, qui n’utilisent qu’un ou deux kilos de lithium chacune, ou celles des PC ou des téléphones portables, qui n’en contiennent que quelques grammes.

Mais une récente étude très minutieuse du cabinet français Meridian International Research a créé un électro-choc : il affirme que les réserves exploitables de lithium, ne sont en fait que de 4 millions de tonnes et qu’en 2015 la production annuelle de carbonate de lithium, ensuite purifié pour être utilisable dans les batteries, ne sera que de 234.000 tonnes.

Or l’essentiel (231.000 tonnes) sera utilisé pour les appareils électroniques portables, dont la demande de batteries va croître de 25 % par an, et seulement 31.000 tonnes resteront pour les batteries automobiles : de quoi alimenter à peine 1,5 million de voitures type GM Volt, selon Meridian.

A comparer avec une production mondiale de 70 millions de voitures par an et le milliard de voitures sur Terre.

Adieu donc la production massive espérée de voitures électriques. Adieu aussi les projets de stations de recharge dans tout un pays, comme le rêve le Projet Better Place de Shai Agassi, voire les projets similaires en Chine.

Même pessimisme chez Mitsubishi, qui prépare aussi une voiture électrique, la Miev, mais estime que la demande de lithium dépassera l’offre dans les 10 ans et pronostique une pénurie en 2015.

En réaction, le site semi-officiel de la Chevrolet Volt a aligné d’autres chiffres rassurants : le PDG d’EnerDel, Charles Gassenheimer, ne voit de souci que lorsque le marché des voitures électriques aura atteint 100 milliards de dollars, et rappelle que le lithium est même présent dans la mer. Et chez le spécialiste des batteries A123, le vice-président Ric Fulop assure qu’il y a assez de lithium sur la terre pour « plusieurs milliards » de voitures électriques.

Quoi qu’il en soit, la Bolivie sera sous pression pour produire davantage. Le lithium s’extrait des flaques de sel, en pompant le liquide souterrain ensuite séché au soleil. Une production massive massacrerait cette immense étendue blanche du Saltar de Uyuni, l’un des plus beaux endroits préservés de la Planète (cf cette belle video de la BBC) : la Bolivie du président Evo Morales ne veut ni exploitation massive et destructrice, ni compagnies étrangères, et vient de signer un décret pour installer un site d’exploitation national mais très limité.

Les producteurs japonais de batteries eux s’organisent : NEC s’est ainsi associé avec Nissan (et donc Renault), dans Automotive Energy Supply Corporation. Toyota avec Matsushita, Mitsubishi Motors (partenaire de PSA) avec GS Yuasa dans Lithium Energy Japan. Le leader mondial des batteries lithium-ion, Sanyo, en passe d’être racheté par Panasonic, a signé un accord de développement avec Volkswagen en mai et en France, le groupe Bolloré essaie de s’assurer de ressources en lithium bolivien pour sa future voiture électriques, la Blue Car, construite en partenariat avec Pininfarina.
Et pendant ce temps, le prix du lithium augmente : il est passé de 350 dollars la tonne en 2003 à près de 3.000 dollars la tonne aujourd’hui - mais ce n’est encore que 3 à 6 dollars pour les 1 à 2 kilos que contient une batterie électrique de voiture.

D’autres technologies vertes reposent sur des métaux rares qui risquent de manquer, comme l’indium, utilisé dans les panneaux solaires à couche mince bon marché, ou le platine utilisé dans la plupart des piles à combustible.

Les constructeurs japonais envisagent mêmes d’acheter des sites de production de lithium en Amérique du Sud ou en Chine. Panasonic a évoqué cette possibilité, tout comme Toyota, via sa filiale Toyota Trading.

La recherche elle s’accélère : Nissan espère sortir une batterie capable d’une autonomie de 500 km, trois fois plus que les actuelles batteries lithium-ion…»


«Selon le Commissariat à l"Énergie Atomique (CEA), ... le prix d'un kg de lithium est inférieur à 5$ et les réserves sont estimées à 12 millions de tonnes...

La rentabilité d’une exploitation économique du lithium est conditionnée par des gisements en forte concentration, très peu nombreux sur Terre.

L’Amérique du Sud constitue le plus grand réservoir de lithium au monde. On trouve cet « or gris » au nord-ouest de l’Argentine, dans la région d’Antofagasta de la Sierra, où sont concentrées plus des deux tiers des ressources mondiales de lithium. Plus au nord, la Bolivie possède du lithium dans le lac salé de Uyuni, où le groupe Bolloré espère pouvoir s’approvisionner pour la fabrication de ses batteries. Une usine d’exploitation y a du reste été créée en mars dernier. Enfin, le Chili exporte abondamment du lithium au point d’être devenu le premier exportateur depuis une dizaine d’années. On trouve également des gisements dans la péninsule russe de Kola, en Australie, dans les lacs salés du Tibet (Chine) et aux Etats-Unis (en Caroline du Nord).»

(Son auteur en est un français de 14 ans !)

«Le lithium est-il une alternative au pétrole ? Le lithium abonde-t-il en quantité suffisante sur la planète pour palier l'épuisement des nappes de pétrole ? Les experts ne cessent de se contredire sur la question, mettant en doute la capacité du lithium à alimenter les batteries lithium-ion pour l'ensemble du secteur automobile mondial durant les prochaines décennies.

En effet, tandis que le gouvernement américain évalue les réserves mondiales de lithium exploitables à 11 millions de tonnes, un cabinet scientifique français a, quant à lui, émis le chiffre de 234 000 tonnes, ce qui, en prenant en compte le lithium utilisé dans les mobiles et portables, ne permettrait de consacrer que 31 000 tonnes aux futures voitures électriques, soit moins de 1,5 millions d'automobiles. Mais si l'on se base sur les estimations américaines, les réserves de lithium seraient amplement suffisantes à la fabrication d'automobiles pour plus d'un siècle. Difficile donc de promouvoir le lithium au titre de pétrole du futur si aucune garantie n'est apportée quand aux réserves disponibles...

Dans les conditions actuelles, affirmer avec certitude que l'ensemble de nos automobiles fonctionneront dans les prochaines décennies avec des batteries lithium-ion relève de la supposition. L'hypothèse la plus crédible se trouve dans le développement des voitures fonctionnant aux bio-carburants, tandis que la voiture électrique lithium-ion ne sera que minoritaire dans le parc automobile mondial. Quand à la Bolivie, le statut de Moyen-Orient du XXIème qu'elle compte obtenir nécessite que l'exploitation du lithium qu'elle possède soit entreprise prochainement, au risque de voir des technologies plus modernes émerger. Nissan a d'ores et déjà annoncé travailler sur un modèle de batteries dont l'autonomie, de 500 kilomètres, serait trois fois plus puissante que les lithium-ion...»


«Yinchun détient le plus grand gisement de lépidolite (mica riche en lithium sous forme d'oxydes) du monde. Sa réserve exploitable d'oxydes de lithium représente 31% de la réserve totale en Chine, soit 12% de la réserve mondiale. Fort de cet avantage, Yichun voudrait développer une industrie de nouvelles énergies utilisant du lithium. D'ici 5 ans, son objectif est de parvenir à une capacité de production de batteries au lithium pour véhicules électriques d'au moins 600.000 unités, et de produire annuellement 350.000 véhicules correspondants.»

(Daté selon l'indexation de Google)

«Au moment où toute la planète se pose des questions sur l’avenir des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, le Salar de Uyuni pourrait très bien se transformer en un grand centre d’exploitation destiné à alimenter les batteries électriques de nos voitures de demain.

Pour fabriquer le carbonate de lithium, le gouvernement bolivien a donc fait appel à des investisseurs étrangers. La Bolivie a en effet besoin de 800 millions de dollars pour construire l’usine, les routes qui y accèdent et l’approvisionnement en gaz et en électricité du site industriel.

Une somme d’argent importante mais qui reste négligeable en raison des grandes perspectives offertes par cette immense réserve de lithium (5,5 millions de tonnes) qui pourrait alimenter la plupart de nos batteries. La Bolivie pourrait en effet produire suffisamment de lithium pour la production de batteries de 4,8 milliards de voitures électriques !

Si cette annonce est une bonne nouvelle pour la Bolivie qui trouve là une nouvelle source de revenus pour son développement, il n’en est pas de même pour les nombreux touristes qui se rendent à Uyuni pour admirer les 12 000 km² du plus grand désert de sel du monde. Ce sont en effet près de 60 000 touristes qui chaque année viennent admirer l’immense étendue blanche qui est un des lieux de nidification très apprécié par les flamants roses. Avec une exploitation intense du Salar de Uyuni, cette merveille de la planète pourrait alors disparaitre ou, pour le moins, perdre de son charme avec son île recouverte de cactus au milieu de cette mer de sel connue dans le monde entier.»

A+

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